Une météo clémente, et un soleil généreux : une vigne en pleine santé.
Le millésime 2025, c’est d’abord une année qui aura commencé dans la douceur d’un printemps serein, épargné par les gelées tardives. Ces aléas qui avaient fait tant de mal au tournant des années 2020. La floraison s’est déroulée à la faveur d’une météo clémente et ensoleillée. Pas de coulures sur les fleurs et donc une auto-fécondation particulièrement prometteuse en qualité et en quantité. L’année s’est ainsi poursuivie sur les mêmes bases d’ensoleillement et de chaleur. C’est à dire plus, plus fort, plus longtemps, sans jamais devenir extrême.
Un climat méditerranéen s’est installé sur le vignoble angevin. Cette météo méridionale a permis un développement et un murissement idéal des baies. Un coup d’arrosage généreux à la toute fin du mois de juillet (40mm) est venu rafraîchir et abreuver la vigne. Cette dernière, qui malgré sa résilience, commençait à souffrir et à se figer dans un stress hydrique et abiotique qui aurait pu compromettre les maturités.
Finalement, la situation sanitaire au cours du printemps et jusqu’à la fin de l’été s’avérera quasi parfaite, remisant les matériels de traitements et de soins aux hangars. L’unique certitude que nous avions déjà en juillet, c’était d’être de retour de vacances rapidement pour démarrer des vendanges qui s’annonçaient historiquement précoces.
Des vendanges historiquement précoces dans des rendements faibles
Août ne s’achevait pas que les Chardonnay, les Sauvignon et déjà les premiers Chenin étaient passés en presse ! 2 semaines d’avance, 1 mois si l’on parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et surtout, des vendanges urgentes… Pas à cause de la pluie ou des intempéries, comme dans certains millésimes “pourris”. Mais bien parce que le soleil joue les prolongations en cette fin d’été qui s’éternise et fait monter les degrés.
La vendange est belle, les raisins sucrés, les pépins croustillent et goûtent la noisette, et que dire des premiers jus. Si le millésime donne peu, il ne manque sûrement pas de fruit. En effet, la chaleur et le soleil constant au long de l’année, on sacrifié la quantité à la qualité, comme souvent. Les rendements sont en baisse de 15 à 20%, mais le millésime 2025 est prometteur, les vinifications débutent sereinement, alors que les dernières tries de liquoreux, splendides, sont déjà achevées début octobre.
Quel profil de vins pour le millésime 2025 ?
Les vinifications donnent déjà quelque réponses et les grandes tendances organoleptiques de cette année déjà qualifiée d’excellente se dessinent. Les vins de 2025 seront d’abord fruités, riches et généreux. Les raisins ont acquis des maturité complètes et précoces. Cela a poussé les vignerons à avancer rapidement dans leurs récoltes, pour garantir l’homogénéité du millésime, et garder le contrôle sur les niveaux alcooliques. Certains moûts proposaient des titres potentiels autour de 15°, nous rappelant le millésime 2018.
Du fruit certes, mais les équilibres sont préservés. Les différentes maturités, phénoliques, aromatiques, technologiques s’étant déroulées de concert, la trame acide et la structure tannique des vins semblent bien marquées. Les liquoreux ont pu bénéficier de la double influence de la pourriture noble (Botrytis) et du passerillage. Une conjugaison qui signe souvent les grands millésimes.
2025 nous aura offert une matière première d’une qualité incroyable, rare. Les vinifications et les élevages rigoureux, notre savoir-faire et notre créativité, permettront sans doute de délivrer un millésime historique, parmi les plus réussis du siècle…
